Elasticité
Ca serait comme une sorte de pulsion. Quelque chose qui demande à sortir mais qui ne sait pas comment faire. Ca sature. Ca purge. Ca suinte. Mais de l'intérieur. Ca manque d'éclaboussure. Ca stagne.
Entre mensonge et confiance, il y a paranoïa.
Ca te fait quoi à toi ? Est-ce que ça te semble si incongru aussi ? Ou alors est-ce que tu l'esquives ? Et moi. Comment je le gère ? Avec un sourire passif et une nonchalance incroyable. Ca me fait presque vibrer. Ca me rend tour à tour euphorique puis comprimée de dépression. Une pile électrique qui devient à plat sans recharge de batterie. C'est assez étonnant ce que j'enferme. Et toi, tu enfermes quoi ? Et surtout, tu l'enfermes comment ? Comment tu t'en sors ? Comment on s'en sort ? Cercle vicieux, viscérale, improbable et pourtant bien présent, trop présent même.
Carillon de l'horloge. Ca passe. Vitesse affaiblie. On s'écrase. Sans trop y croire. Et le reste s'envole. Sans surcharge.
On tâte, on tâtonne, on épate, on se surpasse, on y croit pas. On canalise puis on expurge.
Enfin de compte, on ne sait pas trop où on va. On se joue des scènes inédites. Au ralenti. On les efface d'un mouvement de bras las. Puis on réécrit la séquence suivante. On brouillone. On crayonne. On gomme. On s'expatrie vers l'inconnu d'une page blanche réduite à un trait à suivre. On suit le trait, on monte dessus, on funambule, on manque tomber, on retient son souffle, on met le pied devant l'autre, on rétablit la cadence, on avance sur l'espace réduit de nos fautes passées, on carbure à l'instant de grâce de l'arrivée. On saute dans le vide, les bras en l'air, le sourire disgrâcieux, le tee-shirt remonté qui laisse entrapercevoir une peau blanche grillagée.
On s'approprie. On manipule et l'élastique crève.